Origine du nom
Le nom Navet est classé parmi les noms de métier ou de sobriquet, formé à partir du mot désignant le légume du même nom. Il aurait pu désigner, à l’origine, un cultivateur ou un vendeur de navets, ou plus largement quelqu’un associé à ce légume dans son environnement quotidien. Ce genre de nom, tiré d’un produit de la terre, était fréquent dans les milieux ruraux du Moyen Âge. Le mot navet vient du latin napus, qui désigne une rave ou un légume-racine, et passe en vieux français avec une forme quasiment identique. Les premières traces écrites du nom sont difficiles à établir avec certitude. Une hypothèse, rapportée par certains auteurs spécialisés en généalogie, suggère que le nom Navet pourrait figurer dans le rôle de la taille de Paris de 1292, un recensement fiscal dressé sous Philippe le Bel. Ce document, qui répertorie plusieurs milliers de contribuables identifiés par leur métier ou leur surnom, n’a pas encore révélé formellement la présence du nom, mais cette piste reste plausible. Parmi les autres interprétations linguistiques, certaines théories avancent que le mot aurait pu désigner un champ de culture, comme l’ancien terme navière. Une autre hypothèse, transmise dans ma famille, vient de Monsieur Léon Auguste Charles Navet, notaire de profession, qui s’était longuement penché sur l’étymologie de notre nom. Selon lui, Navet pourrait dériver du latin navis, signifiant "navire". Il imaginait qu’une branche de la famille aurait pu venir par la mer, s’installer dans la région à une époque antérieure aux premiers relevés. Cette hypothèse reste non confirmée par les documents disponibles, et contredit en partie le profil rural des ancêtres identifiés, majoritairement cultivateurs. C’est à partir de 1539, avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts signée par François Ier, que la tenue de registres de baptêmes en français devient obligatoire. Ces registres marquent le début du suivi nominatif des individus, et constituent aujourd’hui la principale base de données pour retracer les lignées familiales. Le patronyme Navet s’est transmis avec le temps, perdant sans doute son sens d’origine, mais conservant la trace d’un ancrage paysan, modeste et fidèle, inscrit dans la terre et dans le quotidien.
Origine de la famille
Parmi les plus anciens recensements (l’ordonnance de Villers-Cotterêts) du nom Navet, on en retrouve trois foyers principaux au XVIème siècle : en Normandie, dans les Hauts-de-France et en Belgique. Ma branche familiale descend de celle établie dans le Cotentin, autour des villages d’Hémevez et de Morville, dans le département de la Manche. C’est là que le nom a traversé les générations, transmis avec simplicité, comme un héritage discret.
Pourquoi un blason ?
Parce que l’héraldique fait partie de l’histoire, et qu’elle offre une façon simple et durable de représenter une famille, un nom, un parcours. Créer un blason, ce n’est pas chercher à se distinguer, mais plutôt mettre en forme ce qui se transmet souvent sans mots : des lieux, des métiers, des valeurs. Ce blason a été imaginé pour rassembler sous une même image ceux qui portent le nom Navet, d’hier et d’aujourd’hui. Il est là pour servir de repère visuel, de signature partagée, de petit point d’ancrage dans le temps. Il est bien sûr mis à disposition de tous les membres de la famille qui souhaitent l’utiliser, le transmettre, ou simplement s’y reconnaître. Il n’est pas protégé, ni figé. Il peut vivre, être repris, adapté. Et même si d’autres y trouvent un écho, c’est avant tout aux Navet qu’il est destiné. Enfin, ce blason s’accompagne d’un travail de fond : rassembler ce que l’on sait sur le nom, ses origines, ses évolutions. Il ne s’agit pas d’écrire une vérité définitive, mais de poser les bases pour ceux qui, demain, voudront continuer la recherche.
Description héraldique (blasonnement)
Écu : De gueules, à trois navets d’or feuillés du même, posés deux et un. Cimier : Un faisceau de blé d’or, composé de plusieurs épis liés à la base, s’ouvrant en éventail. Supports : Deux chevaux rampants d’argent, à dextre et à senestre, dressés sur leurs membres postérieurs, les antérieurs tournés vers l’écu, crinière au vent. Ornements extérieurs : À dextre : un rameau de chêne d’or, composé de plusieurs feuilles bien dessinées. À senestre : un faisceau de plusieurs épis de blé d’or, liés à leur base. Listel : D’argent, ondulé, portant en lettres capitales noires la devise : Semper Surgimus -Nous nous relevons toujours-
Symbolique
Le champ de gueules évoque la Normandie — terre d’ancrage — mais aussi le courage, la force et les sacrifices, notamment ceux consentis lors des conflits qui ont marqué la région et emporté une part du patrimoine familial. Les trois navets d’or, feuillés, sont un jeu d’armes sur le nom. Ils renvoient directement aux racines paysannes de la famille : des générations de cultivateurs, attachés à leur terre, qu’ils ont nourrie et fait fructifier. Le choix de l’or, en héraldique, souligne la valeur, la constance, et la dignité du travail, même sans noblesse de titre. Le faisceau de blé au sommet du heaume représente la récolte : fruit du travail, mais aussi transmission intergénérationnelle. Il évoque une lignée façonnée par les saisons, les métiers agricoles, et les épreuves, et dont l’héritage se poursuit. Les chevaux rampants d’argent, en supports, font référence à une tradition équestre familiale, encore vivante aujourd’hui. Chez les Navet, on monte à cheval, entre travail des champs, passion, et liberté. La devise Semper Surgimus — "Toujours nous nous relevons" — résume l’esprit du blason : une résilience transmise. À partir de la fin du XIXe siècle, certains membres de la famille quittent la terre pour devenir bouchers, notaires, militaires ou artistes. La famille évolue, change de métier, mais reste fidèle à son histoire et à ses origines rurales.
Recherches généalogiques
Tout d’abord, il faut mentionner le travail remarquable de Léon Auguste Charles Navet, qui a su remonter la lignée jusqu’à Hyacinthe François Navet, né en 1754. Son travail, réalisé bien avant l’ère du numérique, a posé les premières bases solides de notre mémoire familiale. Avant la Révolution, c’était l’Église qui tenait les registres de baptêmes, mariages et sépultures. L’accès à ces documents pouvait être difficile, les archives étant dispersées, parfois incomplètes ou endommagées. Cela rendait certaines branches presque inaccessibles. Aujourd’hui, avec les outils informatiques, la mise en ligne des archives départementales de la Manche, et des plateformes comme MyHeritage, il a été possible de reprendre cette recherche, de la compléter, et même de retrouver une branche manquante, autrefois hors d’atteinte. Ce travail n’est pas figé. Il a vocation à évoluer, à s’enrichir de nouvelles découvertes ou contributions, pour faire vivre et transmettre ce qui constitue une partie de notre histoire.